Pour cela voici le plan général du Barrage de Gruyère. L'élément dont traite cet article est le n°4
Sa position:
Il se situe au pied de la colline de Gruyères, le long de la route cantonale qui relie Epagny à l'Intyamont. Se trouve à la hauteur du Mur antichar de la Bérauta, il s'étend sur une longueur de près de 180m le long de cette route.
Sa localisation visuelle est un certain défit. L'entrée de l'ouvrage est pour ainsi dire introuvable si on ne connait pas l'ouvrage. Le seul moyen de la déceler est d'emprunter un chemin 4x4 sans issu. Le simple fait d'arriver à cet endroit est déjà une volontés en soit car on y passe pas par hasard. C'est ensuite la fine observation qui finalisera la trouvaille: un petit portail de bois au pied d'un sapin bien massif... c'est pas courant du tout.
Pour ce qui en est des blocs de tirs, leurs localisation est un peu plus aisé, depuis la route cantonale, un peu de patience permettra de localiser ce que j'appelle le bloc B. Le A ainsi que la poste d'observation, situés dans la foret, restent dur à cerner sans y mettre la main à la pâte.
Vu d'ensemble du fortin et de son champ d'action (les flèches rouges représentent l'avancé supposé du mouvement ennemie) |
Même vu d'ensemble, cette fois vu depuis la route cantonal |
Son équipement
Cet ouvrage est un Fortin d’infanterie équipé de 2 Bloc de combat que nommé Philippe et Edouard (dans l'ordre d'avancé dans le fortin):
Bloc A "Phillipe":
- 1 embrasure pour canon antichar 4,7cm remplacé par la suite par un 9cm
- 2 embrasure pour observateurs
- 1 embrasure pour canon antichar 4,7cm remplacé par la suite par un 9cm
- 1 embrasure pour MG50 (et arquebuse 24mm)
- 1 embrasure pour observateur
Sa mission:
Il a pour mission de surprendre l'ennemi arrivant par le nord (Epagny, Bulle, Broc,...) et d'assurer la défense du mur antichar de la Bérauta.
L'ennemi, en arrivant sur les lieux, se trouve face au mur de la Bérauta et la route surplombant le fossé étant miné (OMI): elle est préalablement démolie. De ce fait, l'avancé est stoppée, le fortin a pour tâche de retarder, stopper, ou dévier le mouvement ennemie et de neutraliser tout début de travail effectué par d'éventuelles troupes de génie en les flanquant.
L'ennemi se trouve donc devant un mur 3 options leurs sont donné:
- éviter d'être sous le feu du A1763 et partir en contournant la colline de la Bérauta par l'est (et tomber sous le feu du A1762 et du A1760
- contourner l'ensemble de la colline de Gruyères par l'ouest et se retrouver face au mur du Laviau et de Saussivue.
- continuer et risquer le mouvement de front.
au second plan, la pleine par laquelle l'ennemi était censé arriver |
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Son état actuel:
A l'extérieur:
Cet ouvrage se trouve un peu plus exposé que son petit frère du Pont-qui-Branle. Inévitablement, il est hélas un peu plus dégradé.
- Les câbles de maintient des camouflages amovibles sont sectionnés
- Les volets de camouflage maintenu par les barre sont éventré par les curieux
- Certains volets fermé par cadenas BBB sont scié.
Néanmoins, malgré cette liste noir, on note l'excellente conservation du camouflage en faux roc des 2 bloc de combats.
A l’intérieur:
On ne le dirait pas, mais ici, on pourrait pensé être sous un lac. En y observant de plus près la construction des galeries et certain détail, tel que les écoulement dans le Bloc A, les bâtisseurs de l'époque avait compris être dans une zone avec passablement d'infiltration, J'y reviendrais plus bas.
Hormis cela, ce lieu, fermé et à la propriété de la Commune de Gruyère, est utilisé pour certaines activités et cela ce voit, pas de grosses déprédations, mais quelques peintures par ci-par là, quelques déchet, et des activité utilisant des torches qui ont laissé quelques traces (et déchets)
Nous avons même constaté qu'un accès à l'ouvrage n'était pas bouclé. Laissant ainsi porte ouverte à celles et ceux qui ont (certainement et volontairement omis) dans fermé ce passage.
Cet ouvrage n'est pas entretenu, mais pas à l'abandon non plus. Si il est en un peu moins bon état que le 1762, il reste très respectable. Pourvu que cela dur
Sur place:
Commençons notre petite visite en jetant un coup d’œil sur les élément extérieur de l'ouvrage.
Il est possible d'arrivé sur les lieux par le bas (route cantonale) ou par le haut (depuis la ville de Gruyère). Je choisi la 2ème options Non pas que j'apprécie le bain de foule touristique mais la vue tout au long du chemin d'approche est toujours sympas.
1er élément visible qui confirme la présence de l'ouvrage non loin: la vanne du réservoir:
Elle surplombe pour ainsi dire le Bloc B, allons-y de ce pas
Nous voici face au bloc B"Edouard", il y cache un canon 9cm (droite), une position MG (gauche) et une position observateur (au centre)
....le même, en mode fermé
Le secteur de feu du bloc B à pour ligne de mire le mur de la Bérauta et l'omi (le pont qui enjambe le fossé) en son plein centre.
nous nous dirigeons ensuite en direction du poste d'observation se trouvant au milieu du dispositif:
la partie supérieur est la "cloche" d'observation,on devine, dans la partie inférieur une petite trappe
Partons maintenant en direction du second bloc nommé "Philippe"...
ce bloc renferme un canon 9cm antichar et 2
positions d'observation . Son secteur de feu, qu'il faut deviner sur la
photo qui suit, donne en direction de l' Omi et au-delà direction Epagny. Il couvre l'avant du Barrage de la Bérauta.
Partons en directions du dernier élément extérieur de l'ouvrage: son entrée, on se trouves sur le versant opposé au bloc A, on y retrouve un champ... un simple champ et un sapin...
vous cherchez encore son entrée?? Arrêtez, je viens de vous la dévoiler...
Ce sapin dissimule de manière astucieuse l'entrée du fortin long de plus de 180m. On prépare l'éclairage le plan et on plonge.
Une fois passé la 1ère grille (1) nous descendons un court couloir et nous voici face au créneau servant à surveiller l'entrée (3).Une mitrailleuse légère peut être engagée et une goulotte à grenade
(à droite, non visible sur la photo) est bien sûr présente. Ces
mesures sont un standard dans les entrées d'ouvrage. Sur la droite, on
retrouve la porte principale et blindée de l'ouvrage (2). On retrouve également un créneau sur cette dernière.
Detail du FAK se trouvant à l'entrée de l'ouvrage |
au passage, admirez ce que le temps se permet de faire avec les éléments quand on lui fiche la paix
Nous voici rentré dans l'ouvrage: nous voyons la porte principale (affublé du n° d'ouvrage) (2) ainsi que la goulotte à grenade à gauche. Une autre ouverture permet le passage des câbles transmissions et électriquse.
Nous faisons maintenant face au poste qui contrôle l'entrée (3). A noter que la personne en poste était reliée au réseau d'air afin d'être protégée des gaz de combat et autre monoxyde dégagé lors des tirs. Ce qui explique la présence de ce tuyaux et ces bouchons de liège reliés à une chaine à leurs extrémité
Nous nous engageons dans le long boyaux de pierre. Une première série de locaux composé de 2 salles non protégées (4) se trouvent proche de l'entrée du fortin. Celui-ci pouvait accueillir 16 hommes
détail d'un mur du 1er cantonnement |
J'ai déjà eu l'occasion de visiter ce bloc lors du la journée du patrimoine 2011. Tout était bien au sec. Pour cette seconde visite, nous sommes dans un début de printemps humide.... et on le voit tout de suite! Ici, tout le plafond suinte l'eau. Heureusement, pour le moment, l'écoulement crée dans ce bloc fait encore son travail d'évacuation.
Revenons à nos montons: nous voici face aux positions du bloc A: on retrouve à gauche et au centre 2 embrasures observateurs, permettant aussi l'engagement des mitrailleuse légère. A droite, derrière le mur, se cache la position du canon 9cm antichar dont on voit en détail du lieux sur la photo suivante:
Pour finir avec ce bloc, on retrouve encore un niche à munition (6) dont son accès se situe latéralement à la position canon.
Nous rebroussons chemin, pour repartir en direction de la seconde galerie. Une fois engagé dans cette dernière, après une 40aines de mètres nous retrouvons une nouvelle série de 3 salles (7). Ce secteur est réparti comme suit:
- 2 grandes salles de même volume dont la 1ère est divisé en 2 volume égaux, si le volume se trouvant plus au fond fait office de local, la 1ère division, elle-même encore divisée en 2, renferme le local de ventilation (8) et le SAS d'entrée au cantonnement.
- 1 salle (tout au fond) 1/2 plus petite que les autres. Capacité de cantonnement: 36 hommes
Détail du local de ventilation (8)... (clique droite+afficher l'image pour voir l'image en grande taille) |
Nous reprenons le périple, passons devant le mag mun (9)
et nous voici devant un couloir débouchant de la droite. Il permet d'atteindre la seconde entrée du fort. Ce secteur est séparé de l'extérieur par une 1ère porte blindée, renforcée avec une section de DIN(13), verrouillée de l'intérieur. Ce dispositif est surmonté d'un poste d'observation (12).
Cette entrée à 3 fonctions:
- passage pour le retrait des volets de camouflage
- passage pour entrer les canons
- sortie de secours
Une seconde porte blindée (11) similaire à celle que l'on retrouve à l'entrée principale bloque l'arrivée dans le fort par cette endroit.
Détail croustillant, en retrouve aussi dans ce couloir le WC de l'ouvrage (10)
Détail de la porte donnant sur l'extérieur de l'ouvrage (13) |
Cette même porte vue fermée, de l'intérieur, on voit au dessus la niche d'observation (12) |
détail du couloir menant à cette issue ainsi que la porte blindée (11), On devine la porte des WC à droite (10) |
voici une vue du poste d'observation (12) on y retrouve:
en haut à gauche: la console de contacte pour la transmission radio permettant d'être en contact avec le reste du fortin
En bas à droite: isolateurs (en bois)
En haut au centre: la prise d'air
Au centre: les écoutilles (basé sur les goulotte à grenade) d'observation
Ce poste agissait aussi en tant que FAK camouflé.
Quelques mètres avant de pénétrer dans le Bloc B nous passons à coté du réservoir (14).
notez la limite max du réservoir visible contre les murs |
Nous voici arrivé dans le bloc B "Edouard" (17):
n'hésitez pas... ctr dr et afficher l'image... ;-) |
Nous nous trouvons en face du poste MG (à droite), un poste d'observation/FM (au centre) et à gauche, on devine la position du canon 9cm antichar. A noté que le fortin été doté initialement de canon 4,7cm. Il fut ensuite "mis à jour" avec des canons 9cm. Ce qui explique la raison de la présence de l'ancien calibre sur la porte et le long socle béton du canon 9cm.
Comme expliqué précédemment: on retrouve au plafond le réseau d'air utile aux servants de pièces. Notez aussi la présence du réservoir d'eau qui, connecté directement à la MG11, permettait le refroidissement du canon.
Lors de la mise en place des MG51(celles ci ayant un principe de refroidissement à air) le réservoir, toujours présent, était cette fois-ci connecté à un bac d'eau dans lequel on était plongé le canon pour refroidissement.
photo du post MG de fort A4232 de Koblenz. Ici complétement équipé, (photo tiré du site www.festung-oberland.ch) |
et voici en détail la position 9 cm
jetons au passage un coup d’œil sur les "backstage" du bloc (on retrouve les même éléments dans le 1er bloc).....
système de ventilation du bloc |
détail sur l'encoche fait dans le mur pour la manipulation du canon (mise en place et retrait) Précisons que cela été fait lorsque que les canons 9cm ont remplacé les 4,7. |
détail du poste d'observation et sur les boîtier des casques de communication |
et voilà, le A1763 n'a maintenant plus de secret pour nous. nous refermons derrière nous la porte de ce petit vestige du passé de l'armée suisse pour partir sur d'autres lieux... ;-)
Je tiens à remercier la Commune de Gruyère, propriétaire des lieux, pour nous avoir ouvert les portes avec plaisir.
* Les infos sont tiré de sources
diverse, confirmé ou non et d’observations sur le terrain. Si elles
manquent a vos yeux de précision ou sont erronés: faites le moi savoir
via les commentaires, je m'efforce constamment d'effectuer les
complément d'informations ad'hoc
pour la question du type de canon avec ce genre de pot d'embrasure c'est simple: à l'origine il s'agissait de canons de 4,7cm sur affût pivot, remplacés à partir des années 50 par des canons 9cm, pour ce faire il a fallut rallonger le socle,le tube 9cm étant plus long. Donc si on trouve un socle court on est en présence d'une casemate dont le canon n'a pas été remplacé par du 9cm et donc elle a été simplement désarmée. Ici on a 2 socles longs.
RépondreSupprimerJe vais de ce pas faire les corrections...
SupprimerMerci Maître