La fin de la lecture de
l’ouvrage écrit par le journaliste et historien Martin Matter « Le faux
scandale de la P26 et les vrais préparatifs de résistance contre une armée d’occupation » coïncide avec l’invitation
d’un camarade "fortif" à aller visiter le fort de Krattigen. Même si il est
relativement facile de s’imaginer certains éléments décris dans ce livre, il est
toujours intéressant de retourner sur un lieux «historique» et d'y pouvoir
s'inspirer et imaginer ce qu’il s'y est tramé en ces lieux jadis! Du moins, je
suis une personne qui fonctionne ainsi et cela me permet ainsi de faire d'une pierre, deux coup: Une présentation de ce livre et de l'ouvrage de Krattigen.
Si vous avez déjà lu le petit article que j’ai rédigé sur la P-26 à l’époque, la question ne devrait
pas vous traverser l’esprit mais pour les autres, il serait facilement
compréhensible de se dire «mais pourquoi parler de la P26, une organisation
résistante secrète, sur un blog traitant des ouvrages militaires suisse de la
seconde guerre ?» Et bien
c’est une bonne question :
Le stockage du matériel prévu pour les membres de la P26 se faisait quand à lui également dans d’anciens ouvrages du réduit qui se trouvent dans les régions de St-Maurice, de Stilli, de la Pleine de la Linth et à Gordola
L'une des "cabanes" qui stockaient le matériel utile à la P26 |
avec des détail qui ne trompent pas... |
.... |
De tous ces ouvrages, seul l’un d’eux est officiellement ouvert au publique, il
s’agit de l’ancien fort d’artillerie de Krattigen. Un bel endroit qui
renferme le passé d’un fort d’artillerie reconverti en l’un des 2
centres de formations de la P26. Un endroit qui se mue gentiment en Musée.
La conversion concrète d'un ouvrage d'artillerie en centre d'instruction se traduit par la transformation d'un pot d'embrasure... en pot d'échappement des moteurs du groupes électrogènes!! |
Mais en fait, c’est quoi
cette « P26 » ?
Afin de mieux
cerner l’ambiance et la compréhension de cet article, je
vous résume cette organisation (et sans tout vous dévoiler, bien entendu...) et pour cela il faut revenir quelques années en
arrière ; plus précisément dans les années 70 en pleine guerre
froide. C’est à ce moment qu’une «armée secrète» nommé P26 (P = project / 26 = le nombre de cantons suisse) se met en place et relaie le défunt « service spécial ». Cette
armée résistante devait pouvoir organiser des actes de déstabilisation
psychologique, sabotages envers le pouvoir occupant et pouvoir renseigner et communiquer avec
le gouvernement fédéral exilé en dehors des frontières suisse. Cette résistance était constitué de 400
membres actifs dispatchés dans divers cellules régionaux actives et regroupant
des spécialistes radios, pionniers, transports,.. En parallèle à cela, un organigramme quasi identique était organisé en cellule dormante. Celles-ci étaient capable de
remplacer une cellule active désamorcer ou des membres « perdu », par
exemple (le principe« Hydra » pour les initiés) cela augmentait ainsi de près de moitié son effectif initial de 400 membres. Néanmoins cette
organisations aurait dû atteindre petit à petit 800 membres "actifs".
Le principe de sélection
des membres étant ce qu’il est, l’ensemble des membres de l’organisation
étaient instruit à leur spécialité respective lors de journées de formations
dans 3 principaux sites : L’ancien fort d’artillerie de Krattigen nommé
« Rosengarten » et puis et surtout à l’ancien PC de la 1ère
division situé à Gstaad et nommé « Schweizerhof » pour les instructions tirs et théoriques et Hagerbach pour les instructions aux explosifs.
Afin que les membres en
sachent le moins possible sur l’organisation et la structure interne de cette
résistance, ce qui pouvait mettre à mal une telle organisation, tout était mis
en œuvres pour diminuer les chance de bavardage indiscret ou si un membre venait à être entres les mains de l’occupant. Tout était calculé, La politique de cloisonnement ne laissait pas la place au hasard. Cela s’appliquait même lors des instructions ou lors des transports
organisé vers ces lieux d’instructions.
(...) Dans des endroits multifonctionels, revêtus de plaques de caoutchouc, les résistants s'exerçaient aux tirs instinctifs au pistolet (...) |
(...)J'étais embarqué (à Thun) dans un bus VW aux vitre teintées, La voitures s'arrêtait devant une écurie ou une grange... |
L’équipement, munition et armes qui permettait d’équiper en cas d'occupation les membres de la P26 étaient déposés dans 3 dépôts centraux réparties sur le territoire suisse et un dépôt spécialement prévu pour le Tessin. Ces dépôts renfermaient tout ce dont une telle organisation avait besoins, chaque membres avaient son container préparé soigneusement stocké, fermant le matériel utile pour pouvoir mener leur mission respectif en cas de résistance lorsque leur activation serait effective.
(...) Ce dont chaque membre aurait eu besoin en cas d'urgence (...) était soigneusement emballé dans des containers d'acier cylindriques longs de 80cm (...) |
le cylindre d'un membre contenait
- 1 pistolet
- sa munition respectif
- un petit nécessaire de 1er secours
- divers cartes topographiques
- 1 boussole
- 1 radio
le cylindre d'un chef de régions contenait
|
(...) j'ai également suivi un cours avec le fusil silencieux qui été encore en développement, je tirais donc un prototype, (...) sa précision était la meilleur (...) |
En 2041, les dossiers
liés à la P26 seront déclassifiés. Pour l’heure, les anciens membres ont maintenant le droit de s'exprimer sur leur vécu au sein de la P26 comme bon le semble suite au retrait de l'obligation de réserve effectué en 2009. Le 26 mai 2014, c'est Rico, Chef du service qui décède, il est fort probable que passablement de détail sont parti avec lui et resteront secret pour l'éternité.
Si vous êtes interessé par cette défunte P26 et surtout son histoire, je vous conseil fortement l’acquisition
du livre "Le faux Scandale de la P26" disponible aux Edition Slatskine. Un livre,
l’un des 1er sur ce sujet, qui regorge d'une multitudes de détails et de témoignages sur cette résistance et son réel mode de fonctionnement.
En parallèle à cela, si l’envie vous viendrait de vous plonger dans l’ambiance
du Fort de Krattigen, vous pouvez effectué une visite guidée du fort en compagnie du maître des lieux: Daniel Miescher. Daniel que je tiens à vivement remercier pour l'autorisation qu'il m'a donné pour la publication des quelque photos faites dans son fort.
CACHE N°3: L’anecdote "Guerre
Froide" du Canton de Fribourg.
« en 1992*, on a
découvert à Belfaux, (…) un dépôt matériel soigneusement constitué par les soviétiques comme l’avait révélé un
archiviste du KGB »
* il s'avère que cette année est fausse: il s'agit de 1998
* il s'avère que cette année est fausse: il s'agit de 1998
Si l’affaire n’est pas complètement lié à la P26, elle est néanmoins relatée dans les 1eres page de ce livre "Le faux scandale de la P26", cette série de pages qui nous remet dans l’ambiance de l’époque et des réelles possibilités d' attaques russes envers la
Suisse et dont cette phrase ci-dessus est tiré. Une phrase qui passera bien inaperçue pour la plupart des possesseur du livre, à l'exception peut être, des "régionaux" de cette histoire. Un fait divers ayant relativement peu de précédant. J'ai encore en mémoire la lecture de cet article passé dans "La Liberté" de l'époque. Une mémoire qui ne s'est pas trop transformé avec le temps puisque les grandes lignes, je les avait bien gardée en tête.
Coupure de l'article du 22 janvier 1999 |
C’est en 1998, le 3
décembre, à Belfaux, qu’une équipe de la police cantonale fribourgeoise appuyé
par la police fédérale s’active à creuser le sol de la foret, proche de la chapelle bordant la lisière de la
Foret Cantonale suite à l'information permettant de localiser ce que les agent du KGB ont nommé "Cache n°3" et attention. nous ne somme pas loin d'une chasse au trésor "à gauche de la chapelle arrivé au pilier en pierre gravé "FC" partir de 36 pas en s’enfonçant dans
la foret (...)"
Extrait de "The Mitrokhin Archive" qui contient avec exactitude la localisation de la Cache n°3 |
et la chapelle connue des gens de la régions, qui est le point de départ de cette chasse au trèsors particulière |
Cette info repéré dans le livre «The Mitrokhin Archive», un mémoire écrit par l’ancien agent du KGB Vassili Mitrokhine et l’historien Christopher Andrew, s’avère incroyablement juste et c’est à cet instant que la fiction digne d’un James Bond joint dangereusement la réalité !
30 ans après son enfouissement effectué par un (ou des)
membre(s) de la section du KGB de l'ambassade soviétique de Berne à cet endroit précis et à 1m de profondeur, il sera bel et
bien retrouvé 3 containers contenant entre autres armes et argent mais également une boîte en acier étanche renfermant ni plus ni moins un émetteur
à onde courte BR-3U, un appareil de codage et les accessoires utile à leur bon fonctionnement. Tout était dans un parfait
état de fonctionnement et surtout... tout cela était parfaitement piégé par 3 charges explosifs mise en fonction sur le principe nommé "Molniya". Le principe d'enfouissement était quand à lui appelé "Leave Behing"
Malgré les informations que révélés le livre, il n'a pas dû être facile de localiser exactement la zone à creuser... |
Voici exactement ce que contenait la "prise" de Belfaux en terme de moyen de communication:
l'émetteur radio retrouvé, le BR-3U est un modèle d'exemple
dans le domaine de la radio à onde courte
|
Le récepteur Svir |
divers accessoires |
Un appareil de codage |
Le tout étant renfermé dans une valise contenant 3 charges explosifs |
L'appareil de codage était également piégé! |
Pur hasard ?
Présence d’un Parc Automobile de l’Armée
tout proche ? Si ce matériel trahi effectivement la présence actif du KGB sur le territoire suisse en pleine guerre froide, elle révèle également une mise en place tactique d'élément pour un événement bien particulier. En cas d'attaque de l'Europe par les airs de par les forces Russes, le couloir neutre et la faible densité d'aérodrome militaire de notre pays aurait été privilégié afin d'y créer un "passerelles aérienne" par dessus nos têtes. Si dans un réflexe nous pourrions penser que cette mallette en stand bye à cet endroit peut être lié au Parc Automobile de l'Armée tout proche... Il n'est en fait rien. C'est pour l'Aérodrome de Payerne et la base Bloodhound de Torny que cette mallette était préparé .
Des mallettes similaires ont d'ailleurs été retrouvé à Meiringen ainsi qu'à Dübendorf. Par la suite, plusieurs caches similaires auront été retrouvés et renfermant le même type de matériel notamment en Italie, en Belgique (3 rien que pour la régions de Bruxelles) mais aussi en Allemagne, celles-ci n’étaient toute fois pas piégées. L’organisation Russe ayant prit le relais du KGB, nie la connaissance de ces caches.
Des mallettes similaires ont d'ailleurs été retrouvé à Meiringen ainsi qu'à Dübendorf. Par la suite, plusieurs caches similaires auront été retrouvés et renfermant le même type de matériel notamment en Italie, en Belgique (3 rien que pour la régions de Bruxelles) mais aussi en Allemagne, celles-ci n’étaient toute fois pas piégées. L’organisation Russe ayant prit le relais du KGB, nie la connaissance de ces caches.
Notez que ce matériel
est exposé au Château de Morges dans le cadre de l'exposition « Les services
Secrets ». Jacques Baud, ancien officier du SRS et initiateur de cette
présentation prolongé jusqu’en octobre 2014, fut lui-même sur place le jour de
la découverte de cette boîte piégée à Belfaux.
Depuis le 7 juillet 2014, Ce que les connaisseurs appel "le fond Mitrokhin" , soit 19 cartons renfermants plus de mille des dossier secret exfiltré pas l'ancien archiviste du KGB, est dorénavant consultable dans les locaux du Churchill Archive Center de Cambridge.
Depuis le 7 juillet 2014, Ce que les connaisseurs appel "le fond Mitrokhin" , soit 19 cartons renfermants plus de mille des dossier secret exfiltré pas l'ancien archiviste du KGB, est dorénavant consultable dans les locaux du Churchill Archive Center de Cambridge.
Avec, à 5:06, la mise en situations exacte de la prise de contact entre membre de l'organisation
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