Si je vous ai déjà fais part d'un article sur l'Omi de Bataille situé à la sortie de Broc (direction de Charmey). Je ne vous ai pas encore parlé du groupe d'Omi situé dans le même village, mais à son opposé : c'est à dire à l'entrée de celui-ci, en venant de Bulle!
Ce groupe d'ouvrages enjambant la Sarine est vraiment très intéressant à étudier car il y mélange différents types de minage exploités dans ce domaine. On y retrouve du type R, du type L, de la charge permanente, de la charge V, des chambres et des puits de minage. Tout cela concentré sur quelques petites centaines de mètres.
Photographié depuis le pont de pierre, on retrouve en 1er plan le pont de la route cantonale et en arrière plan, le pont ferroviaire. |
Le Pont de Pierre
Le légendaire pont de pierre, batît en 1580, adossé à la maison fortifiée et longeant la route actuelle, n'a pas été épargné par la confédération suisse. La raison en est assez simple: jusque dans les années 70, ce pont était le seul ouvrage permettant le passage des voitures à cet endroit. A l'époque ce dernier revêtit encore un tablier plus large et plus carrossable que le pont que l'on connait maintenant. A cette période antérieur à 1970, ce pont était vraisemblablement équipé de chambres de minage de type L.
Sur la photo visible ci-dessous, nous voyons une excavatrice retirant le tablier "moderne". Le but de cette opération est de rétablir le pont au plus proche de sa version originale de l'époque. Nous apercevons également un canal qui longe la voûte... il est fort probable que c'est le canal de l'ancien réseau de minage.
Lors de ce retour à son esthétique originale, le pont se vera affublé au même moment, du nouveau dispositif de minage. Dans cette dernière configuration (càd suite à le construction du pont de la route cantonale actuelle et comme on peut toujours l'observer à ce jour) ce pont de pierre est de type R, on y retrouve sur place un puits de charge et un puits relais (intégrant du coup ce pont à celui de la route cantonale dans le réseau de mise à feu). Il est clair qu'il n'aurait pas fallut une grosse charge pour venir à bout de ce fière petit pont de pierre.
Sur la photo visible ci-dessous, nous voyons une excavatrice retirant le tablier "moderne". Le but de cette opération est de rétablir le pont au plus proche de sa version originale de l'époque. Nous apercevons également un canal qui longe la voûte... il est fort probable que c'est le canal de l'ancien réseau de minage.
source: Broc.ch |
Le puits de relais "jure" sur la place gravier précédent le pont |
le puits de minage, quant à lui, passe complètement inaperçu... |
...mais on y regardant de plus prêt, on découvre le pot au rose! |
Le pont de la route cantonale
De construction bien plus récente (!!!) le pont de la route cantonale est lui aussi miné. Nous sommes ici en présence d'un ouvrage de type L. Autrement dit: les charges sont ici non permanentes: c'est la troupe qui était en charge d'amener les explosif aux endroits dédiés.
On retrouve aux abords directs du pont le PMA (le puits mineur) qui est le centre névralgique de la mise à feu de cet ouvrage. Le puits de relais situé proche du pont de pierre laisse supposer que ce dernier était en prolongation au pont de la route cantonale. Ce PMA gérait donc ces 2 ponts.
profond de 2m. le PMA abritait le processus de mise à feu (détonateur, cordeaux, ...) |
Sous le tablier on retrouve le réseau de canaux et boitiers de dérivations qui permettaient le cheminement du cordeau détonant et la connexion "en série" des explosif reparti sous l'ensemble du tablier
Au fond à gauche, on devine un travail de maçonnerie d'où sort un tube acier. C'est le point de départ situé dans le boitier qu'abrite le PMA A droite, le 1er boitier de dérivation du réseau. |
le canal longe le pont, les boitiers sont réparti tout au long. |
Chaque positions de boitier correspond à une ligne de charges explosives. Avant démantèlement ,nous retrouvions ici (on y voit les traces) des rails permettant d'accueillir des charges V) |
Exemple avec rails et boitier non démantelés (photos prise sur l'ancienne place d'instruction PiFort à Riddes) |
Les échafaudages, muni de crochets, venaient se loger dans les point d'encrage ancré dans le béton du tablier |
Le pont ferroviaire
Dernier élément du "verrou de Broc", le pont ferroviaire. Construit en 1985 c'est une construction relativement classique composée de piliers en béton et d'une structure porteuse de tablier en poutres acier.
2 piliers (côté Broc) étaient emménagées pour accueillir les charges. Charges qui ici devaient être permanentes. Cet ouvrage devait donc sans doute être du type R.
2 piliers (côté Broc) étaient emménagées pour accueillir les charges. Charges qui ici devaient être permanentes. Cet ouvrage devait donc sans doute être du type R.
les piliers bordant la route (1x gauche/1x droite) renfermaient les charges. |
accès à la 1ère chambre de minage |
accès à la seconde chambre de minage avec à son départ le puits de relais ce dernier faisait également office de puits de dérivation dans le cas présent |
seconde chambre de minage |
Photo de famille hivernal |
Le PMA, quand à lui, est maintenant très bien caché! A moitié enseveli, il se situe sur la place gravier se trouvant à l'arrière du Garage voiture se trouvant sur cette zone. (Un grand Merci à H.-P. H pour cette cruciale information! )
Pont routier de Pra Couquin
Ce petit pont situé à l'endroit où la Sarine se jette dans le Lac de La Gruyère était également miné. Mais ici, il fait faire comme les antiquaires avec les vieilles chaises: il faut le retourner pour le faire parler!
Si depuis le tablier plus la moindre trace n'est visible, on peut néanmoins deviner un carré de bitume qui peut laisser supposer une ancienne présence d'un puits à cet endroit.
Vrai ou faux? il suffit simplement de jeter un petit oeil pour en avoir le coeur net! On retrouve tout le long du tablier le canal qui devait guider le cordeau d'une zone de minage à l'autre (d'un pilier à l'autre). Mieux encore, on voit le dessous des plaques de chambre de minage toujours en place et d'anciens points scellés au haut des pilliers. Le doute n'est plus permis, l'ouvrage était miné.
La seule incertitude ici est de définir le type de minage présent. Le puits nous menait il dans une chambre de minage fermée et maintenant démantelée (j'en doute) ou menait-il à des points d'accroches typique des types L. ?
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