Lire la presse local, c'est aussi détecter de petits détails qui nous passeraient parfois complètement à côté. La lecture d'une dépêche CFF annonçant les travaux d'assainissement d'un pont CFF aura pour réaction du lecteur lambda "arf, pas grave.. ils vont déjà se rattraper sur le prix du billet au mois de décembre prochain". Mais... la même dépêche, lue par un ex PiFort peut avoir une tout autre interprétation: "mmmh, encore des traces d'OMI qui vont disparaitre". Finalement, ce n'est qu'une histoire qui se répète inlassablement (les plus assidus d'entre vous auront fait le lien avec l'OMI d'Autigny ou encore l'OMI d'Epagny).
Ce jour-ci, nous sommes fin janvier 2017 et un article dans le régional du coin fait le point sur les travaux du Toggelibrucke de Guin: un gros chantier CFF du secteur. Ce vénérable pont ferroviaire de 1860 fait parti de ces 6103 ponts que les CFF doivent entretenir et pour lc coup, c'est la totale: Retrait de l'ancien tablier pour un tout beau tout neuf, mais plus large et surtout: assainissement des piliers de l'ouvrage. A la lecture d'une telle phrase, le drill est maintenant bien rodé: prise en main de la sacoche photo et tout shuss en direction de l'ouvrage en question.
Je ne sais pour ainsi dire rien de cet ouvrage et de son passé militaire. Une fois arrivé sur place l'observation et la déduction sera mon seul allié. Si je n'en sais pas grand chose : la certitude sur un fait est d'or: ça ne traine pas, les échafaudages ont déjà bien poussés. Et comme tout bon vieux meuble, c'est dessous qu'il faudra regarder avant tout pour tout savoir de lui ;-).
Constitué de 7 piliers repartis sur une longueur de 85m, le Toggelibrücke fait partie de ces petits ouvrages dont le portrait est vite "plié", et une fois de plus cela se confirme. Passé en revue, les 7 piliers restent discrets sur leur passé:
2 d'entre eux (l'un au nord et le second au sud du pont) vont révéler à chacun une petite niche d'à peine 20x20cm, très ressemblant aux niches de minage d'ancienne génération. Si leur disposition ne me laisse quasi aucun doute pour la destruction d'un pont, l'absence de gonds scellés dans la pierre (ou des trous les ayant accueillis) permettant de recevoir une petite porte ou plaque et la faible profondeur de ces niches ne me permette finalement pas de confirmer un usage militaire.
En revanche: 1 pilier, (centrale, rive Fribourg) à accueilli une chambre de minage et ce, de manière catégorique. Il est intéressant d'observer que cet accès (ayant eu été bien sûr condamné) était caché derrière une mince couche de béton façonnée afin de rentre à l'ouvrage un semblant d'esthétique!
Si cette pratique ne vous rappelle rien: petite piqure de rappel:
Villaz St Pierre, Pont férroviaire |
Fribourg, Pont de Zaehringen |
Nous sommes donc ici en présence d'une niche de minage typique des OMI des Type L. Si c'est la seule que j'ai pu observé. je suis catégorique sur le fait qu'une ou deux autres niches devaient encore se cacher dans les autres pilier. Il ne m'aura pas été possible de les observer et de définir ainsi un schéma de feu plus précis pour cet ouvrage.
Au retour de ce petit repérage, je me suis arrêté l'espace d'un instant devant ce petit abri. Sans doute aucun lien avec le pont malgré sa présence, proche des piliers Nord. je m'interroge tout de même sur son passée, sans doute un ancien jardin....
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