vendredi 1 avril 2016

La Comballaz


Tracez une droite entre le pied de l’arrête Sud-Est du Mont d’Or et le pied de l’arrête Ouest du Pic Chaussy et vous matérialisez ainsi le barrage de la Comballaz.

Vous l’avez compris, nous retournons aujourd'hui dans la Vallée Des Ormonts, proche du Col des Mosses. Mise en place dans le début des années 40, le barrage de La Comballaz est composé d’une multitude de petits ouvrages d’infanterie et d’un barrage anti char permettant d’observer, barrer et combattre tout mouvement venant d’Aigle et ayant eu la capacité d’enjamber le barrage de Vuargny.

La seule trace visible de ce barrage aux yeux de « monsieur tout le monde » est un segment de 110m de barrage anti-char qui en compte 250 et qui renforce le terrain à la sortie du village en direction du Col des Mosses. Il arpente à cet endroit le versant Sud Ouest de la vallée. Malgré le fait que toutes personnes empruntant le col des Mosses enjambent fatalement  ce mur via un petit pont, peu de ceux-ci (j’en ai fait partie) auront pris garde que ce mur arbore de sacrées «dents de scie» pour n’être qu’un banal mur.

Ce barrage est donc intégré à une ligne de défense d’un peu plus de 3km surveillé par quelques 16 ouvrages pouvant être de simples abris de troupe ou ouvrages d’infanterie tantôt creusés dans la roche, en bunkers ou camouflés.

Nous attaquons la visite de ces ouvrages en partant du pied du Mont d’Or pour plonger ensuite sur le village de La Comballaz pour finalement de remonter en direction du Pic Chaussy.


Versant Mont d’Or

A324
Culminant à près de 1830m, cet ouvrage construit sous roche est la position la plus haute du barrage de la Comballaz. Ce qui fait de lui une bien belle vigie surveillant et observant le Secteur Seppey et, finalement,  l’ensemble du barrage lui-même qui nait  à ses pieds et lui faisant face, jusqu’au pied du Pic chaussy. Seul les plus aguerris des observateurs pourront déceler les fenêtres du poste d’observation perdu au milieu de sapins et pierres parsemés dans une grande pente herbeuse.
En outre son poste d’observation, l’ouvrage permettait d’abriter quelques soldats dans une pièce de vie centralisée. L’ouvrage comporte une sortie de secours.










A325
Petit Frère du A324, le A325 reprend, sur le principe, le même schéma de construction que son grand frère. Au détail près que cet ouvrage n’est manifestement conçu que sur un seul niveau et n’est équipé que d’une sortie de secours. Sa fonction première devait donc être essentiellement un abri de troupe de montagne.



Point de vue depuis la sortie de secours de l'ouvrage


Photo de famille des 3 embrasures formées par A324 et A325...oui oui! 


A324 et A325 surplombent un pierrier dans lequel aboutis une ancienne portion de voie de chemin de fer type mines / wagonnets.  A l’autre extrémité de cette portion j’observe une petite zone aplanie qui aura sans doute servie de plateforme de chargement.  Il s’avère en fait que tout ceci est un « vestige » du chantier de la construction des fortins du secteur. Si ceci est encore en place de nos jours, c’est grâce au propriétaire de l’alpage s’y trouvant tout proche. Il aura demandé à ne pas démantelé cette portion afin qu'il puisse l'exploiter pour la construction d'un four à chaux et un chalet. 




A326
Intégré dans une rupture de pente de l’alpage des Chaudet, l’ouvrage sous roc A326 s’avérait, selon les dires des propriétaires de l’alpage, être un abris de troupe dont son intérieur a été muré le réduisant maintenant à un simple petit local guère profond quelques mètres. Malgré tout, cet ouvrage recel une petite particularité avec sa porte d'entré différente de l'ensemble des ouvrages  de la lignée et son embrasure de défense se trouvant au bas de la porte.






A327
Ce petit ouvrage sous roc long d’une 30aines de mètres a son entrée au même niveau que son poste d’observation (faisant également office de sortie de secours). Cette fenêtre d’observation pouvait relever des mouvements de l’ensemble de la butte "Des Champs" ainsi que tout le secteur Chamossaire. Une observation devait également se faire sur l’ancienne route reliant l’alpage des Chaudet (voir A328).




Secteur d'observation de l'ouvrage


A328
Frère jumeau de A327, le A328 avait  pour ainsi dire une mission identique. Son secteur d’observation est toutefois tourné en direction de Cretillon. Il faut savoir qu’à l’époque  l’ancienne route menant en direction du Chaudet serpentait cette zone (on en voit encore quelques traces dans le terrains). Il est donc très probable que ces 2 ouvrages surveillaient également cette ancienne route toute proche.








A332
L’embrasure de cet ouvrage sous roc donne dans l’axe du mur anti-char. Sa mission était donc de défendre ce mur. En parlant d’embrasure, il est intéressant de noter que le type d’embrasure utilisé sur cette position n’est pas très courant dans le secteur. Il renferme un canon antichar.


Secteur de feu du bloc de combat












Le Barrage Anti Char

S'étendant sur une longueur de 250m, le Bach de La Comballaz renforce le fond de la vallée pauvre en forêt ou éléments hostiles pouvant naturellement stopper  l'avancement de véhicules. A329, de manière frontale et A332 de manière latérale se chargent de surveiller et défendre ce mur avec leurs canons. 










A333
«Egaré» dans les pâtures, l’ouvrage dont son entrée s’effectue via un puits vertical ne devait être guère plus qu’une position pour arme personnelle. Peut être avait-il un petit rôle d’observatoire, c’est à confirmer.






Secteur d'observation de l'ouvrage

A334
Ce petit fortin enterré abritait un canon anti char. Son rôle était très simple : souhaiter la bienvenue à tout mouvement arrivant d’Aigle ou du Seppey par la route des Mosses. 







Secteur de feu de l'ouvrage



Versant Pic Chaussy

A329
Sous son air de petite grange, le bunker A329 a comme point de mire, exactement face à lui à 700m, la portion de route cantonale qui enjambe le mur antichar. Il renferme un canon anti char et son poste d’observation permettant de défendre frontalement le mur antichar dans toute sa longueur.







 Secteur de feu l'ouvrage


A330
Proche du A329, cet ouvrage sous roc protégé par la verdure garnie de la forêt est un abri de troupe équipé d’un réservoir et d’un puits amenant à une sortie de secours.  L’ensemble des abris construits sur ce versant se base sur le même schéma de construction.





A331
N’ayant aucune information à son sujet, je suppose  que cet ouvrage sous roc est également un abris de troupe. Néanmoins, je n’ai pas pu observer la présence d’une sortie de secours pour celui-ci. Petite originalité ici, l’entrée de l’ouvrage est cachée par la route, afin d’y accéder, il faut y emprunter un accès sous-terrain construit sous la route.







A335
Ouvrage sous roc, cet abri de troupe reprend le même modèle de construction que A330.







A336
Culminant à près de 1700m, Cet ouvrage est la position la plus élevée du versant « Pic Chaussy »  du Barrage de la Comballaz. De par ce statut cet ouvrage renferme également un poste d’observation qui veille sur toute la Commune d’Ormont Dessus et du Serey.











Secteur de brouillard de l'ouvrage ;-) 


A337
Ouvrage sous roc, cet abris de troupe reprend le même modèle de construction que A330.



  
A338
Situé dans un terrain relaltivement accidenté, cet Ouvrage sous roc, abris de troupe, reprend le même modèle de construction que A330. Si la meteo ne m’a pas permis d’atteindre son entrée se trouvant  à la même hauteur que l’entrée de A337, sa sortie de secours à en revanche pu être localisée.




A339
Ouvrage sous roc, cet abri de troupe reprend le même modèle de construction que A330. A l’endroit où devrait théoriquement se trouver une sortie de secours nous observons un grand cratère. C’est à confirmer mais il serait tout à fait possible que ce cratère se soie formé suite à un éboulement ou instabilité du terrain crée lors de la création du puits d'accès au bloc devant intégrer la sortie de secours.








  
A340

« Théoriquement » situé dans le secteur des Caudreys, Cet ouvrage n’a pas encore été « retrouvé ». Il se pourrait qu’il s’agisse d’un PC.


OMI
2 Omis complétaient la défense du barrage: 

  • l'un se trouvait sur la route cantonale du Col des Mosses, 400m. avant la Comballaz. Il n'en existe plus de trace. 
  • Le second, se trouvait à la même hauteur, de l'autre côté de la vallée, entre Mimont et Les Vöettes. Il n'en existe plus de trace également. 
  • légèrement en retrait et plutôt affecté à la route partant en direction des Diableret, L'Omi des Fiaudères se trouve finalement dans le même secteur. 



Nous voici donc à la fin du Barrage de la Comballaz. Hop, je file d'autres "dossiers" se préparent.  

5 commentaires:

  1. Bravo pour cet excellent dossier.
    Merci de nous faire partager vos visites.

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  2. Merci pour vos excellents dossiers et de nous faire participer à vos visites.

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  3. Bonjour, quelques nouvelles du secteur: les entrées des A335, A336, A337, A338, A339, tous propriétés de la Confédération, ont été murés cet été. Les embrasures du A336 également. L'effondrement au-dessus du A339 semble s'être accentué depuis votre passage. Le A340 pourrait être le dépôt sous roc, au bord la route, du barrage rail en aval de l'Omi sur la route Le Sepey-Les Mosses. L'Omi entre Mimont et Les Vöettes se trouvait-il dans la zone ou la route est soutenue par un mur de pierre (visible depuis le virage suivant) ?
    Une autre question: la rocade des gorges de l'Evy entre le Plateau et la vallée de la Sarine a été barrée soit. Qu'en est-il du Col de Jaman? A-t-il été occupé pendant la seconde guerre? Je pencherais pour un Omi sur la route Les Avants - Jaman et un Omi sur la route Caux - Jaman. Peut-être connaissez-vous quelqu'un qui puisse apporter un éclairage à mes questions. Tout de bon pour la suite de vos recherches

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    1. Bonjour,

      Merci pour votre passage sur ce ce blog et l'ensemble de ces précisions. En effet, on m'a rapporté en image le travail de condamnation des ouvrages de La Comballaz. Ca n'est malheureusement pas une surprise, il faut savoir que la grosse partie des ouvrages encore en main de la confédération va subir le même sort, une simple histoire de temps. Le fait d'aller se promener au A339 doit faire de vous un grand connaisseur du secteur ou du domaine ;-).
      Pour ce qui concerne A340, on m'a conté une autre affection au sujet de cet ouvrage, qui ne correspondrait pas à un dépôt sous roc, rumeur ou réalité, aucune idée. Maintenant, il existe bien quelques dépôts ayant une affectation "A" juste pour le simple fait qu'il soit sous roc. A ma connaissance, rien n'a été réalisé dans le secteur de la dent de Jaman, ce qui veut donc dire...qu'il n'est pas exclu d'y retrouver de petites positions sommaire d'altitudes (...). Des omis ont bien été implanté dans le secteurs. Quand au secteur Caux, "bien plus bas", on y retrouve quelques ouvrages.

      Mes salutations les plus sincères

      T1

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