dimanche 10 janvier 2016

Position de Morat: Gampelen

Aujourd’hui..... 


...Bienvenu à Gampelen !! 

On laisse un moment de côté les ouvrages d’altitudes pour revenir l’espace de la mauvaise saison en plaine.


Nous ressortons donc le dossier de la défense du plateau des 3 lacs afin de décortiquer le barrage de Gampelen et de rajouter ainsi un chapitre supplémentaire à ce dossier.

Edifié au tout début des années 40, le barrage de Gampelen s’appuie sur des éléments de défense déjà présents et mis en place lors le la Première Guerre.  Si ca n’est pas le cas sur le plateau de Gampelen, certaines de ces anciennes positions seront reprises et « modernisées » pour la Seconde Guerre comme c’est le cas sur les barrages de Jolimont qui assure le prolongement du barrage de Gampelen.


La visite démarre sur les hauts de Gampelen avec comme point de départ, d’anciennes  positions 84mm d’artillerie.  Ne connaissant pas avec exactitude la limite géographique  entre les barrages de Gampelen et Jolimont, je me suis donné la liberté de délimiter le barrage de Gampelen à ce niveau, que les experts me pardonnent et me corrigent si besoins.  Si, dans le cas présent, ces positions d’artillerie ne sont pas exploitées lors de la Seconde Guerre,  Elles permettent de situer une postions d’observation du Barrage de Gampelen. 

Position n°1





Position n°2



A1073, Abri pour artilleurs





Poste d'observation 
Cet ouvrage d’observation se trouve au même niveau que ces anciennes positions de Première Guerre et  matérialise ainsi le 1er ouvrage (à mes yeux) du barrage de Gampelen. Sa mission était de surveiller/observer le plateau de Marin, Epagnier et le canal de la Thièle. A noter que le canal a aussi son rôle dans le barrage de Gampelen puisqu’il agit en toute logique comme une tranchée naturelle devenue compliquée à franchir dès que les divers ponts équipés d’Omis aurait été supprimés.




De cette position, nous allons gentiment descendre en direction de la plaine afin de rejoindre le  « gros » 1er ouvrage du barrage.

A1031


Le bunker A1031 est habillé d’un magnifique camouflage type « rural / maison » Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le pan « maison » de ce camouflage ne dissimule pas les embrasures mais le flanc gauche de l’ouvrage. Les 3 embrasures Mitr, Obs, Canon, quand à eux, sont bel et bien dissimulé mais sur la partie « latérale » de la maison derrière une fausse facade en bois.






L’ouvrage commence à accuser les coups du temps, On devine un entretient de maintient à flot, sans doute entreprit par l’association qui le dorlote, mais ceci dit, si la peinture « passe » gentiment, le camouflage a encore fier allure depuis le dernier coup de pinceau donné par les Gardes Fort, par conséquent son travail de camouflage fait encore toujours son travail ici. C’est le petit « trésor » de ce barrage.











La mission de ce bunker était de défendre le mur antichar qui traverse la pleine de Gampelen au lac de Neuchâtel et dont celui-ci lui fait face, quelques 30 mètres en contre-bas.


Secteur de feu A1031





A1032
Bien caché à l’arrière du quartier qui se situe en dessous du A1031, le contre-ouvrage Mitr de A1031 se repose maintenant et tranquillement sous ses sapins.





Secteur de feu du 1032

Mur antichar, secteur "Grand Marais"
Nous voici maintenant de retour en plaine  et allons maintenant longer le 1er secteur de ce barrage anti char.  Ce 1er segment de 1km, exempte de forêt ou de végétation traverse de Nord-Est au Sud-Ouest la plaine maraîchère de Gampelen. Il est principalement composé d’un mur et d’un fossé saupoudré à son extrémité nord, au point de passage de la route cantonale, d’une série de toblerones. Des routes et des canaux viennent traverser ce mur à divers endroits, bien évidement, à chaque fois une barricade y est emménagée afin de renforcer et bloquer ces points faibles du barrage.

Si le mur est resté inébranlable depuis sa création, ses points de passage se sont vu évolués et agrandis avec le temps.





Point de passage n°1 : Route Cantonale. 




On passe parfois à coté de choses élémentaires, comme ici, pour moi qui oublie tout simplement de prendre un cliché « proche » de ce point de passage. 1000 excuses :-/ !
Comme l'énoncé le précise, cette barricade avait pour mission de bloquer la route cantonale. A l'époque, ce sont des puits qui équipaient la route, ils ont été supprimés et ce seront des "araignées" qui en assureront le travail par la suite. Le stockage des araignées se faisaient proche des barricades, maintenant retirées de la zone, on peut encore observer le socle béton qui les accueillait en temps de paix. 








Point de passage n°2 et 3 : Chemin Maraîcher, secteur maraîcher.



Comme vous le savez, le Seeland et la plaine des 3 lacs est « miné » de chemins d’accès aux innombrables champs et plantations qui font la renommée de la région. Il est donc évident que certains de ceux-ci passent au travers le mur, c’est le cas à 7 reprises  dont ici les 2 premiers passages.  La route est bien sûr équipée de puits (afin de recevoir des éléments de barrage tel que des rails) quand au chemin agricole, aucuns puits, mais les tétraèdres servant à barrer le chemin sont toujours stockés sur place.











Point de passage 4, 5, 6 : Canaux d’irrigation / chemin maraîcher

Comme vous la savez sans doute aussi, un légume a un peu besoin d’eau (entre autre) afin qu’il puisse grandir.  A cet usage un réseaux de canaux est mis en place afin d’assurer l’irrigation des nombreuses plantations. Et je vous le donne en mille, 2 de ces canaux traversent le mur. A ces endroits, les berges sont renforcées et munies des mêmes puits que l’on retrouve sur les routes. Dans le cas présent, on retrouve un canal équipé de 3 lignes de barricade qui peuvent être érigées sur les rives des canaux Bien sûr, les routes longeant ces canaux sont dotées des même puits dans le prolongement de cette barricade. Ce canal  est élargie en 1976, c’est à ce moment que ce système de barricade est posé.  Je n’ai pas d’info sur l’ancien type de barricade présente avant 1976.






Point de passage 7, 8 : Pont Route de contournement T10 / chemin maraîcher



A cet endroit le mur est renforcé a l’aide d’un fossé (ou vice versa) les 2 routes enjambent cette défense à l’aide de ponts. Bien sûr, la route de contournement est arrivée bien après l’édification du mur.  La brèche initiale de 5m, laissant passer un petit chemin maraîcher, se verra élargie à  20m à l’aube de l’année 2000 pour laisser passer la nouvelle route de contournement. Le début de l’exploitation de la route (Mars 2002) correspond à la dé-classification du barrage.  Ce qui explique peut être pourquoi on y trouve strictement aucune trace de minage (peu probable) ou de barricade.






Point de passage 9, 10, 11 : Canaux d’irrigation / chemin maraîcher

On retrouve à cet endroit le même shéma de barricade qu’au point de passage 4,5,6 à la difflérence près qu’ici on ne retrouve que 2 lignes de barricade.







Point de passage 12 : Chemin maraîcher



Nous arrivons ici à l’extrémité sud du 1er tronçon de ce barrage antichar. La route est également équipée de puits pour accueillir  le matériel de barrage. 




Je note par contre ici que des puits différents intègrent la barricade, ce sont de nouveau cadre de puits préfabriqués.




A1033 Ouvrage de défense de barricade.



Cet ouvrage Mitr  était positionné  à cette  endroit afin de défendre le point de passage sus-mentionné et l’introduction (ou la sortie) de tout mouvement intrus du 2ème secteur du mur antichar.



L’enfoncement d’une parti du mur, mettant à mal l’un des pan du bunker nous rappelle qu’ici la zone reste construite sur des marais et que le terrain travail avec le temps.






Mise à jour: Mars 2018
Aujourd'hui, A1033 n'est plus! Son état a fait qu'il aura cédé aux sirènes des pinces mécaniques. Sans doute planifiée depuis longue date, cette démolition s'est effectuée en début d'année 2018. 















Mur antichar, secteur 2
© Swisstopo
Ce secteur est très intéressant à analyser. A partir de maintenant  nous quittons le mur en tant que tel pour partir sur un alignement de 1,4km essentiellement composé de blocs BBB zigzagant à travers le Seewald , et ceci jusqu’au lac.  



Seconde mesure, plus impressionnante celle-ci, accompagnant la mise en place de cette ligne antichar  est le déboisement pur et simple d’une bande large de 40m tout au long de cette ligne. Cela correspond a près de 43700m2  de forêt converti en surface maraîchère.
Le but de l’opération est très simple : laisser place net au secteur de feu des ouvrages présents ici pour défendre cette zone.  Des secteurs orientés de façon à  défendre les avants des blocs BBB, là où le potentiel ennemi viendrait « buter », complétement à découvert. 


oui, 40m, c'est large!! 



Si cette saignée zigzague au travers de la forêt, c’est qu’elle intègre 4 bunkers d’infanterie.  Le barrage, lui, zigzague 4 fois. Chaque droite de ce secteur  correspond à l’axe de tir d’un bunker. Le constat est simple, le moindre cm2 de cette saignée est sous feu d’au minimum 1 canon et une mitrailleuse. Des zones de croisement de secteurs de feu doublent la mise. Autant simple qu’efficace. 



Enfonçons nous dans cette zone:


Les lignes de bloc BBB sont parfois constituées de quelques bloc moins haut, Cela correspond au dégagement utile pour  le secteur de feu d’un bunker s’y trouvant tout proche.



A1034, A1036, A1037, A1038
Ces 4 ouvrages, dispersés tout au long de la zone déboisée, sont relativement identique et renfermaient les mêmes configurations d’armement chacun: Mitr et canon antichar, la 3ème embrasure visible est le poste d’observation, c’est l’embrassure centrale. Ces ouvrages sont munis de sous-sol accueillant ventilation et espace de vie. L'ouvrage A1031 est également très proche de cette configuration.



A1034




Secteur de feu du 1034

Secteur de feu du 1034

Détail sur la petite passerelle permettant le passage...

... du petit filet d'eau coulant devant l'ouvrage. 



A1035
Peu connu, ce bunker mitr se trouve camouflé en petite cabane de jardin accolé à une habitation. il devait  vraisemblablement faire office de contre ouvrage au A1034 ou de serveilance de la voie ferrée.





Sur propriété privé, il ne m'aura pas été possible d'approcher de plus près l'ouvrage, mais il est bien là, dans ce petit cabanon.  



Secteur de feu du 1035


A1036




Secteur de feu du 1036

Point de passage 13 : La voie ferrée.
Avant la remaniement et le doublement de la voie qui traverse le mur à l’un de ses angles, ce point de passage était manifestement équipé d’une barricade ferroviaire  et d’un OMI.  Cet endroit coïncidait avec la présence d’un petit pont. (passage eau) 

La configuration des lieux ayant maintenant changée, ces dispositifs ne sont plus visibles à cet endroit.

Ce point de passage, sensible, est sous la surveillance et le feu de 2 ouvrages, les A1034 et A1038.









Portion de Mur Antichar
une portion de mur remplace ici les blocs BBB sur 170m. On se retrouve ici sur l’une des zone les plus humides et marécageuses de ce barrage.





A1037




Secteur de feu du 1037



Point de passage 14.
Un petit pont préfabriqué amovible est présent à cet endroit. Une barricade renforce ce petite passage au NE de ce pont, des rails sont plantés dans le lit du ruisseau qu’il traverse. 





A1038






Secteur de feu du 1034

Une position de tirailleur "perdu" (solitaire)  proche de l'ouvrage


Point de passage 15
Classique point de passage avec puits dans la route, et renfoncement de terrains.





Point de passage 16
Petit point de passage souvent visible aux abord des champs afin de permettre le trafic agricole. Il est également muni de puits.




Depuis ce point de passage, un ultime segment de 200m toujours composé de blocs BBB  va se « jeter » dans le lac, ou dans les roseaux et la vase, ces termes sont sans doutes plus juste.







Nous voici donc arrivé à l'extrême sud-ouest de ce barrage qui sonne ainsi la fin de cet article au sujet du barrage de Gampelen.










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