dimanche 19 janvier 2014

Bunker freunde

Déjà présent depuis plus d'une année sur Facebook, "Bunker Freunde" se décline maintenant en site web.  et propose images, plans, exposés proposé par 2 passionnés de la fortification suisse allemand .



ces 2 passionnés sont également lié au bunkers-musées Gürtel de Kreuzlingen



Je vous souhaite une très bonne lecture 





jeudi 16 janvier 2014

Einigen

Einigen est un petit village se trouvant tout proche de Spiez, en bordure du Lac de Thun.  Ce village est plongé   dans une zone militairement active et dense durant les années de guerres et celles qui les ont suivi. Elle est un des passages qui mène tout droit en direction du réduit. Ceci expliquant cela!  




Einigen joui d'une configuration de terrain relativement intéressante puisque le village est "coincé" entre les gorges qui abritent le Kander et son large delta se jetant dans le lac de thun, le lac lui-même et la pente remontant en direction de Reutigen pour boucler le secteur.

Il n'en fallait pas plus pour mettre sur pied, dans cette zone, un barrage afin de consolider ce petit goulet bernois. Ces travaux seront entrepris dès 1940 avec comme 1er objectif la mise en place de l'imposante fosse antichar.

Il en résultera, dès 1943, un magnifique ensemble d'ouvrages d'infanterie camouflés, de murs, d'un fossé antichar et d'Omi. Tout cet ensemble est de nos jours complètement intégré dans le village, ce qui confère un aspect très intéressant à ce barrage.

En fait, il est un peu faux de penser que le barrage fût bien intégré dans le village puisque c'est un peu l'inverse: Lors de la création de ce barrage, le village d'Einigen se composait uniquement de quelques bâtisse et fermes relativement dispersées. C'est finalement le village qui s'est agrandi tout autour du barrage. Et force est de constater que les divers types de camouflages permettant de banaliser ces bunker's se sont finalement mariés à merveille aux quartiers de villas venu s'y greffer, et tout cela près de 60 ans après.

Voyez plutôt:


Le barrage comprends: 
  • 1 fossé antichar
  • 1 mur anti char qui longe la voie ferrée 
  • 1 barricade antichar 
  • 1 mur anti char qui longe une centaine de mètre la Kander 
  • tout les ponts enjambant le Kander étaient minés
  • 1 fortin camouflé en petite maisonnette/garage en bordure de route cantonale 
  • 1 fortin camouflé en petite maison à 2 étages, situé entre une petit route parallèle et la voie ferrée 
  • 4 fortins camouflé en grange 
  • 2 fortins camouflé en villa (dont julia) 
  • 1 fortin intégré dans les talus (et maintenant entre 3 villas) 
  • 1 bunker proche du lac à la hauteur de la naissance du fossé anti char
  • 6 abris pour la troupes

Malheureusement, le constat est alarmant:  Einigen ne tient pas plus que cela à garder ce patrimoine sur pied dans son intégralité. Quelques exemples: 

Le fossé anti char:



Imposant de ses 600m et 20 de large, partiellement inondée et creusée pour bloquer le passage du large delta du Kander, le fossé  fût  petit à petit, asséché et comblé pour devenir ce qu'il est maintenant: une réserve naturelle. Quelques réseau de barbelés et seul le haut des murs de l'ouvrage sont encore visible et démarque ainsi les dimensions de l'ouvrage.

Julia (7)


Source: Libero
Julia est sans doute le symbole des destructions d'ouvrages perpetré à Einigen.  Tout proche de l'école, la parcelle contenant ce bunker camouflé en chalet, qui au final  ne dérangeait pas plus que cela le voisinage, fut acheté par la commune pour clairement être démoli pour dégager l'horizon afin que les écolier puissent avoir une vue dégagé sur le lac. Tout cela malgré le fait que cet ouvrage est estimé "ouvrage d'intérêt historique" par le département de la défense. Un élément qui n'aurait manifestement pas été mentionné sur l'acte d'achat. Hélas la commune n'a jamais caché le désire de supprimer ce bunker du paysage avant, pendant et après l'achat. Et cela leur aura donné gain de cause. Le bunker et ses murs épais jusqu'à 3m sera démoli. C'était l'un des ouvrage camouflé le plus original de la région.

La barricade anti char de la route cantonale à aussi disparu avec la remise en état de la route cantonale, il en est de même pour l'omi tout proche






Par chance, d'autres ouvrages sont encore sur pied, allons à leur découverte: 





Un 1er bunker (1) se situe dans l'enceinte de la gravière à l'embouchure du canal qu'a crée le fossé anti char. 











Des 600m initial, seul les 100 1er mètres du fossé anti char sont intactes:



Le reste du fossé est maintenant comblé, on devine encore la présence des murs qui nous permet de deviner les dimension de l'ouvrage. 










On enchaîne directement avec un 1er ouvrage "entier" collé en bordure de route cantonale. Cette grange (2) n'est ni plus ni moins un bunker défendant la "feu" barricade antichar. 



L'ouvrage suivant (3) surplombe la voie de chemin de fer, celui-ci est  également camouflé en grange. On retrouve sur cet ouvrage (et ses  2 autres "jumeaux") le travail typique de  peintures trompe l'oeil donnant au béton l'aspect léger du bois! 








Le second ouvrage (4), à l'époque perdu dans le talus, est maintenant coincé entre 3 villas, malgré son camouflage imposant, il passerait quasi inaperçu vu son implantation actuelle 




Une seconde grange (5) surplombe l'ensemble du dispositif. Là encore une fois, le travail de peinture est remarquable!

en 1er plan se trouve l'un des 6 abris destiné  à la troupe








Le 3ème ouvrage strictement identique se trouve à la même hauteur, éloigné d'une centaine de mètres de son confrère


La ballade replonge dans le village pour tomber, à l'arrière de l'école sur un bunker camouflé en Villa (6), là, encore une fois, l'illusion est simplement parfaite: 





Pour des raisons météorologiques (une pluie battante) et d'éclairage (la fin de la journée étant arrivée) Nous n'avons pu finir cette visite et découvrir les 2 derniers ouvrages du barrage (9 et 10) Le 1er est un  bâtiment sur 2 étages qui pourrait s'assimiler à une construction des CFF  et le second à des allures de cabane/garage flanqué en bordure de route. Dès qu'il sera possible cet article sera complété avec les ouvrages manquants, merci de votre compréhension.


Sur le chemin: 



Témoins du passé, ces pyramides qui avaient tache de bodybuilder les rives du Delta de la Kander
sont encore visible sur les 2 cotés de la rive. 

Aux yeux de cette association de Pontonniers : le "Panzergraben" est encore là ;-) 


une section du mur qui longe le Kander...


...et sa rive opposée 

A défaut du pont parallèle qui supporte la route cantonale,  la passerelle est encore équipé
des chambres de minages de l'omi qui l'équipait







jeudi 9 janvier 2014

A2050 - Le fort d'artillerie de la Burgflue

Nous allons maintenant partir en direction de  la Burgflue. Si c’est pour se surélever un peu afin de voir un peu plus le paysage. C’est aussi et surtout  afin de faire un petit pèlerinage à l’ouvrage d’artillerie  que renferment les entrailles de cet éperon rocheux.


La masse rocheuse en arrière plan du barrage du Spissi  renferme le fort d'artillerie de la Burgflue

Cette montée à l'ouvrage est vraiment symbolique puisque cet ouvrage, démantelé en 2010, est naturellement fermé et n’est maintenant malheureusement plus qu’une coquille bien vide.

Pour accéder à l’entrée du fort d’artillerie de la Burgflue, 2 moyens étaient possible. Dans un 1er temps c’est un chemin ponctué de divers galerie taillés à flanc de rocher qui permettait à la troupe et au matériel d’arriver à bon port. On devine le travail effectué ici pour créer ce chemin de 400m et la volonté a vouloir créer quelque chose à cet endroit. A noter que la présence d’un petit écurie à l’entrée de l’ouvrage n’était pas là pour combler les espaces vident puisque c’est par train (équestre) que l’acheminement matériel se faisait tout au long de ce chemin.

De part la présence de chute de pierre, il est fortement déconseiller d'emprunter ce chemin! 



Si ces panneaux ont résisté aux dents acérées du démantèlement, ça n'est pas pour rien
ils gardent encore de nos jours tous leurs sens  








En 1943 c’est un  funiculaire  de 300m et sa très raide pente (100% à sa section la plus raide) qui sera construit afin d’acheminer le matériel en hauteur. La troupe, elle, se servira toujours du chemin.



une fosse qui à l'époque avait bien plus de "gueule" avec sa cabane et sa rampe non amputée
par cette petite plate forme bétonnée d'où est prise l'image 





Imperceptible en photo, la pente de la seconde section de la rampe
atteint les 100%, c'est simplement vertigineux
 

La fosse de la station aval a elle aussi été comblée. pareil pour les appareil de mise en marche...

... Seuls les barrières amovibles et le dépôt y faisant face témoigne
encore des activités de chargement et déchargement du lieu.

Les travaux de l'ouvrage d'artillerie de la Burgflue (A2050) sont entamés en 1941. Ce ne sont pas moins de 12 positions 
qui sont préparées pour l'artillerie. Durant les 1ères années d'exploitation de l'ouvrage, durant la guerre, c'est l'artillerie  mobile qui à amené ses canons sur place et les a installés sur affûts fixes. La fin de la guerre étant venue, l'artillerie mobile repartira avec les canons. C'est uniquement dès les années 60 que des tubes sont attribués et définitivement amenés sur le site: 4 obusiers de 15cm et 4 canons de 7,5cm Dans les années 80, 4 obusiers 10,5cm remplacent au pied levé les 15cm. Les 7,5 cm, quand à eux, sont retiré. Cette configuration perdurera jusqu'à la mort de l'ouvrage. 


Plan du Fort du Burg, cliquez ici pour le contempler en haute résolution 

En outres, d’autres optimisations seront effectuées au sein de l’ouvrage : 
-       Modification du stockage des mag mun suite aux accidents de Dailly et Mitholz.
-       Intégration de l’électricité
-       Mise en place de 4 réservoirs d’eau pour une capacité totale de 710000 litres.
-       Equipement de moteur diesel et de cuve de stockage diesel
-       Une dernière mise à jour se fera avec la pose de système de feu « FARGOF » qui n’aura jamais été utilisé

En prononçant le mot « inutilisé ». Aucun des canons de la Burgflue n’a tiré depuis le fort.

Au final, cet ouvrage était équipé de 220 lits, et pouvait accueillir 450 soldats, L’autonomie de  l’ouvrage était assurée pour 30 jours (filtres AC, nourritures) 

Pour finir, en surplomb de l'entrée principal, une position était prévue pour accueillir l'antenne qui permettait de rentrer en liaison avec le PC Heinrich situé à Hondrich, à 3km de là

Ce bel exemple d’ouvrage d’artillerie sera déclassé en 1999, il restera «  en l’état » jusqu’en 2010 où le démantèlement total de l’ouvrage sera effectué. Une parti de l’équipement sera sauver et héberger dans un « fort-musée » de la région lui-même sauvé in extremis d'un démantèlement identique.









L'arrivée d'air fraîche de l'ouvrage est proche de l'entrée

Les feuilles mortes caches les derniers segments de rails du troncon 


La fosse cache également ce qui était l'entrée de la défense rapprochée (condamnée)
du funiculaire... 

et ses positions en dépression... 



De nos jours, seule l’imposante rampe de béton qui servait à accueillir les rails du funiculaire se perd gentiment dans la nature et interpelle depuis la plaine les quidams qu’ici fût un lieu militaire classé « secret défense ».  Dans les hauteurs: seuls persiste de nos jours une simple entrée en ferraille désignant l’accès à un dédale de galeries maintenant vidées  à jamais.


source: Festung Oberland 


 Les yeux entrainés pourront encore observer la présence  des camouflages des embrasures qui, maigre consolation, n’ont pas été retirés.


3 positions 7,5 sont repérables sur les flancs de la Burgflue qui domine Wimmis 


ainsi que le bloc d'observation 1 présent un niveau plus haut 

Pour le reste, seules les images et les rares vidéos persisterons pour se remémorer de l’endroit. N'ayant pas eu la chance de visiter l'intérieur de l'ouvrage avant démantèlement, retrouvez ici quelques images de ce fort encore équipé. 




et cette rare vidéo faite par notre brave Libéro


Fort de Burg par Libero95